Les mille et une couleurs de Death Valley

- par dans

Un des incontournable de tout bon road-trip respectable dans l’Ouest Américain ! Le désert aride dans un coin de Californie qui évoque les chercheurs d’or, les tentatives de conquêtes des hommes sur la nature. Avant que les températures ne deviennent insupportables, il devenait « urgent » d’aller faire un tour dans un des plus grand parc nationaux des Etats-Unis. Pendant 3 jours, on a pu découvrir les incroyables variétés de paysages du parc, avec quelques surprises sur la route !

La nuit noire à Furnace Creek

C’est en début de soirée que l’on arrive dans le parc après avoir roulé 2 bonnes heures depuis Las Vegas. On sait que l’on est entouré de paysages particuliers mais on ne voit rien ! Nous voilà à Furnace Creek, l’un des villages du parc qui abrite le visitor center, une station essence et des hébergements. On finira quand même par trouver dans la pénombre notre camping et un emplacement choisi un peu au hasard.

Monter la tente à la lumière de nos lampes frontales s’avère plutôt facile mais prend quand même un peu de temps… Il fait plutôt chaud, les feux de camps crépitent doucement autour de nous, ça sent les vacances !

Ma nuit sera agitée… Des gros ronfleurs à côté, l’étroitesse de la tente, la chaleur… Mais le moment où je me lève et contemple les étoiles au-dessus de moi est juste magique. Ça compense largement les autres désagréments! Quand je retourne me coucher, c’est le cri des coyottes qui se fait entendre au loin (je dis au loin… Mais j’en sais rien, c’était mieux pour se rendormir !).

Le sel blanc, les roches volcaniques noires et les canyons beiges

Le lendemain matin, la lueur du jour nous reveille vers 6h30. C’est à ce moment là que l’on découvre les paysages qui nous entoure. De la roche, beaucoup de roche. C’est assez marrant de découvrir les environs de cette manière, tellement on ne devinait rien hier soir. On petit-dejeune à la fraiche, avant de plier la tente et se rendre au visitor center pour récupérer cartes et informations.

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Notre premier vrai stop sera la mer de sel de Badwater Basin, un des points d’intérêt les plus au sud du parc. Nous voilà arrivés au point le plus bas des États-Unis, rien que ça. A 86 mètres en-dessous du niveau de la mer, on se retrouve au fond d’un ancien lac dont il ne reste quasi que du sel. Il reste quelques mares en fonction de la météo. Après un ponton où sont exposées quelques informations, on peut aller se balader au milieu de ce désert blanc. On a presque l’impression de marcher dans la neige! Sur la montagne qui borde la route, on peut apercevoir le panneau indiquant le niveau de la mer… C’est une jolie expérience de se retrouver au milieu de cet espace craquelé blanc entouré de montagnes.

On reprend ensuite la route vers le Nord avec deux étapes:

  • Natural Bridge Trail : première mini-randonnée dans un canyon. Ça ne sera pas la seule du voyage! On y découvre rapidement un pont naturel formé dans la roche et de jolies vues sur les environs.
  • Devil’s Golf Course : ici on se retrouve à nouveau du côté de la mer de sel, mais à cet endroit les éléments ont sculpté le sol. Des arrêtes tranchantes ornent ce coin de désert et y jouer au golf y serait diaboliquement compliqué !

Notre après-midi commence ensuite avec la splendide route qui mène à Artist’s Palette, un magnifique point de vue sur les incroyables couleurs que l’on peut trouver ici. Quasi toutes rassemblées dans cet endroit, elles évoquent un peu la palette d’un peintre recouverte de toutes les nuances dont il a besoin. Même avec le temps un peu couvert, les pigments minéraux ressortent bien et tout au long de la route on s’émerveille de ces changements de couleurs. La route est à sens unique et plutôt étroite mais vraiment magnifique. À ne pas rater !

Etape suivante à Zabriskie Point, un des incontournable de la Death Valley

Ici encore ce sont les couleurs des différentes roches qui sont les stars. Après avoir grimpé jusqu’au point de vue, on découvre les collines aux mille couleurs qui se succèdent en vagues successives. On peut apercevoir les canyons qui serpentent au fond et sculptent ces plis. Les couleurs se se fondent du beige au rose, du mauve à l’orangé et au brun pour les plus hauts points. On a raté le coche pour voir cet endroit aux plus belles heures quand le soleil n’est pas pas au plus haut, mais même en début d’après-midi, le spectacle est assez saisissant!

Le désert rocailleux aux teintes orangées

On continue ensuite de remonter vers le Nord où se trouve nos prochaines étapes. La route traverse la vallée et les paysages changent doucement. D’une vallée recouverte de sel, de l’autre côté de la route c’est un sol rocailleux qui s’étend jusqu’aux montagnes, tandis que plus loin, on aperçoit des dunes. C’est le signe qu’on s’approche du deuxième village de la Death Valley : Stovepipe Wells. Même principe qu’à Furnace Creek, une pompe à essence, un petit magasin, un motel et un camping : le minimalisme est de mise !

On file donc planter la tente dans le camping, encore une fois très dépouillé! Avant le coucher du soleil, on a le temps d’aller voir un tout petit bout de Titus Canyon. On arrive à la sortie du canyon, mais les quelques pas que l’on fait sur la route laissent présager d’une incroyable route étroite au milieu des roches montagneuses. Le vent s’engouffre bien fort entre les parois et son bruit s’amplifie… impressionnant !

Les dunes dorées

Dernière étape de la journée, Mesquite Flat Sand Dunes. Des dunes dans un désert ça parait presque logique mais les voir ici après toutes ses roches et ce sel est un peu surprenant. Mais avec le vent qui souffle dans la vallée et tous les fragments de roches disponibles c’est en fait complètement logique! Il fallait juste la bonne addition de vent et un endroit géographique approprié pour y parvenir. Nous voilà donc partis à l’assaut de ces dunes dans la lumière qui décline peu à peu. C’est assez impressionnant de se retrouver dans tout ce sable et de voir au loin les petites silhouettes des gens qui s’attaquent aux plus grands spécimens. Le vent se met à souffler de plus en plus fort et bientôt nos mollets sont fouettés par des coulées de sable, et il devient difficile de lutter contre le vent chargé de grains. Notre exploration sera donc écourtée mais les instants passés là suffisent à saisir le côté incroyable du lieu.

C’est en luttant littéralement contre les éléments qu’on revient à la voiture et qu’on commence à s’inquiéter pour notre petite tente plantée pas si loin de là. On avait reçu une alerte aux vents violents mais ils n’étaient pas prévus avant le lendemain matin… On dirait qu’ils ont de l’avance!! Comme on le craignait, on retrouve la tente à moitié arrachée par le vent… On parvient péniblement à récupérer tout le matériel ( on avait pas couvert la tente pour de ne pas qu’il y fasse trop chaud) et un bon paquet de sable par la même occasion. La chance nous sourit quand même et le motel d’en face a encore une chambre disponible ! Ouf !

Désert rose, montagne arc-en-ciel et oasis vert

Le vent est à peine calmé le lendemain quand on reprend la route en direction de l’ouest. La chaleur est un peu tombée et on aborde notre première randonnée de la journée sous un joli soleil. Mosaic Canyon est un joli trail qui débute… dans un canyon. Le chemin serpente d’abord étroitement entre les parois rocheuses. On peut alors y admirer la roche de près et ses jolis dessins marbrés. Le canyon s’élargit ensuite un peu et on retrouve des nouveaux jeux de couleurs et des roches sculptées par le vent et l’eau. Au bout du canyon. si le cœur vous en dit, il est possible d’escalader un peu les rochers et de crapahuter un peu plus loin dans un petit encaissement. Une randonnée d’environ 6 km aller-retour très sympa !

On reprend la route et on file à l’Ouest du parc. La route commence à s’élever et on serpente jusqu’au Towne Pass, un col qui s’élève à un peu plus de 1500 m. Les changements d’altitudes sont nombreux dans le coin ! La roche devient un peu plus rose / mauve. On ira jusqu’à Panamint Valley, le troisième village de la Death Valley pour y découvrir un joli point de vue sur ces roches arc-en-ciel.

Mais ce qui nous intéresse surtout dans ce coin ce sont les Darwin Falls, un mini oasis dans le désert. Il est encore question de canyon puisqu’il faut marcher pendant une trentaine de minute dans le lit d’une rivière asséchée pour découvrir peu à peu la verdure qui suit le court d’un filet d’eau. On escalade un peu entre les rochers et nous voilà arrivés au pied d’une jolie petite cascade cachée dans un écrin de verdure! Quelle jolie surprise de découvrir de l’eau ainsi en plein désert! L’eau est d’ailleurs potable et le village voisin exploite une partie de cette source. Attention, il vaut mieux avoir un 4×4 (ou du moins une voiture un peu haute) pour emprunter le chemin qui mène au parking !

La tempête souffle toujours dans la vallée et après avoir discuté avec un ranger, on met le cap sur Beatty, une petite ville du Nevada tout proche. On y trouve un semblant de ville fantôme non loin et des motels à la déco… originale ! Et surtout une chambre pas chère et de quoi se rassasier pour profiter de notre dernière journée le lendemain.

Volcan noir, canyon doré, montagne rouge

Cap au Nord en ce mardi matin. Il fait bien froid quand on s’apprête à quitter Beatty. Un gros contraste avec les 30 degrés pas si lointain dans la Death Valley. Mais le soleil brille et la route jusqu’à notre premier stop est splendide. On débarque dans une partie qu’on avait pas encore vue, bien au Nord. On croise peu de voitures car il est encore tôt et l’attraction principale du coin est fermée (Scotty’s Castle FYI).

Les couleurs aux tons plutôt rose orangé brun sont ici plus foncées. Nous voici sur les anciens volcans et plus précisément au bord du cratère Ubehebe (à prononcer  »YOO-bee-HEE-bee » !). Nous sommes donc au bord de la gueule d’un volcan d’une largeur d’environ 1 km, et d’une profondeur qui peut atteindre 200 m. C’est l’explosion du volcan il y a environ 2000 ans qui a produit ce paysage sombre de cratères couverts de poudre volcanique. On peut faire le tour du cratère sur sa crête et s’aventurer vers les autres volcans. On a alors un point de vue assez sensationnel sur les environs et aussi sur l’intérieur du cratère. Les couches de roches plus claires s’y dévoilent entre les drapées de roche volcanique. C’est toute la force de la nature dans sa version la plus brute. Autant vous dire que se retrouver juste nous deux là-bas c’était une sacrément belle expérience. Le silence, le soleil, la beauté de la roche, les paysages splendides en toile de fond… Un superbe moment !

Sur la route du retour, on a encore le temps de caser une jolie randonnée cette fois dans un endroit beaucoup plus prisé. Nous voilà partis à la découverte du Golden Canyon, au Sud de Furnace Creek. Le canyon offre plusieurs possibilités de trails et on choisira d’aller jusqu’à Red Cathedral. Le parcours phare ici c’est de rejoindre Zabriskie Point mais le temps nous manque. Ce n’est pas bien grave, notre randonnée sera bien belle quand même. Encore une fois ici, on se balade dans un canyon jaune / doré (c’est tout de suite un peu plus classe). On retrouve aussi des accents roses et verts comme dans Artist Palette qui n’est finalement pas bien loin. Les formations rocheuses sont incroyables, on peut admirer les strates de près, c’est fou. Aux détours des virages dans le canyon, on aperçoit au loin notre objectif : ces impressionnantes falaises rouges imposantes comme une Red Cathedral(e). Après ce qui ressemble presque à un parcours de labyrinthe, et quelques escalades dans des passages étroits, on atterrit tout d’un coup à leurs pieds. Elles sont bien hautes ces falaises, et on se sent tout petit à l’ombre en bas! On arrive à prendre un petit peu de hauteur et on peut voir le chemin parcouru dans les drapées du Golden Canyon. On retrouve alors le paysage qu’on a pu apercevoir depuis Zabriskie Point. Une bien belle randonnée pour conclure notre séjour ici.

Quelques infos complémentaires

En été, il fait TRÈS chaud dans la Death Valley. Le mieux est d’y aller pendant les autres saisons, le début du printemps étant la meilleure période. Même mi-avril, il faisait déjà plus de 30 degrés et la moindre activité dans ces conditions devient compliquée. Sinon il ne reste plus qu’à traverser la vallée en voiture avec la clim à fond, le moteur qui chauffe et ne se risquer que de sortir pour prendre une photo…. 🤷‍♀️ Très dommage quand on voit les magnifiques options de randonnée. Bref, caler un séjour en Californie quand la vallée n’est pas si mortelle est une très bonne idée pour ne pas manquer ce magnifique parc !

Et voilà, gros coup de coeur pour Death Valley, un endroit vraiment différent de tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici! Toutes ces couleurs et cet espace immense… Il nous reste plein d’endroits à y découvrir ! Et vous, ça vous dit la Vallée de la Mort ?

 

 

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